En 1996, dans le cadre du Verbier Festival, , Björk participe à la représentation unique de Pierrot Lunaire d’Arnold Schönberg. À la fois tendre et angoissante, cette œuvre musicale, écrite en 1912, se double de poèmes déclamés dans une langue particulière, le sprechgesang.
Kent Nagano dirige l’orchestre, Murray Hipkin, qui a aidé Björk lors de sa préparation vocale, est sur scène au piano.
Par deux fois, Björk chante des extraits d’une durée de 20 minutes. Sa première prestation, sans présentation au préalable, reçoit les applaudissement polis du public. Puis, le chef d’orchestre Kent Nagano explique la difficulté de l’exercice et la façon incroyable dont Björk a réussi à transmettre les émotions des chansons. « une des performances les plus extraordinaires dont j’ai été témoin ». La deuxième prestation est alors récompensée à sa juste valeur, le public offrant à Björk une standing ovation.
Trois mois de répétitions ont été nécessaires à la performance, qui n’a jamais été éditée officiellement. Seuls quelques très courts extraits sont trouvables en ligne.
Anecdote
« C’est le timbre cristallin, de cris et de chuchotements de la pop star Björk, que Kent Nagano, au hasard d’une rencontre en avion, a convaincue d’interpréter le Pierrot Lunaire de Schönberg. »
Björk à propos du concert
Her most daring venture was to sing excerpts from Schoenberg’s “Pierrot Lunaire” at the Verbier Festival, in Switzerland, in 1996. She sallied into high atonal Schoenberg at the invitation of the conductor Kent Nagano. “It was an amazing experience for me,” she recalled. “The songs left so much to the imagination of the singer—you know, they were originally written for a cabaret singer or an untrained singer like me. Kent Nagano wanted to make a recording of it, but I really felt like I would be invading the territory of people who sing this for a lifetime.”
Une de ses entreprises les plus audacieuses – sinon les plus risquées – fut d’accepter de se produire, en 1996, à l’invitation du chef d’orchestre américain Kent Nagano, dans des extraits du « Pierrot lunaire » de Schoenberg. Le cadre bucolique et alpestre du très sélect festival helvétique de Verbier n’atténuait en rien les rugosités de cette œuvre subtilement atonale, emblématique de toute une frange de l’avant-garde du XXe siècle.
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Pour moi, ç’a été une expérience incroyable, se souvient-elle. Chacune des chansons laisse tant à l’imagination de l’interprète […] Originellement, elles ont été écrites pour une chanteuse de cabaret, une artiste sans formation particulière, comme moi. Kent Nagano voulait qu’on les enregistre, mais j’aurais eu l’impression de marcher sur les plates-bandes de celles qui ont chanté ça toute leur vie.New Yorker