Dans un entretien exclusif donné à Libération, Björk revient sur la pisciculture industrielle qui menace les écosystèmes et aborde par la même occasion sa collaboration avec Rosalía.
Oral est prévu pour le 21 novembre et les bénéfices générés par ce morceau seront reversés à l’association environnementale Aegis (l’égide en anglais, la mer en islandais) que Björk a créée avec d’autres activistes islandais pour arrêter la pisciculture intensive qui ronge les fjords.
Extraits
D’où cette chanson destinée à soutenir la lutte qui s’engage...
Björk : Elle est notamment destinée à soutenir les habitants du Seydisfjörour, l’un des plus beaux fjords situés sur la côte est, dont la grande majorité s’oppose à cette logique industrielle déjà implantée à l’ouest du pays. Ils n’ont que très peu de moyens face à ce rouleau compresseur. Ils ont commencé une action en justice, et nous espérons que les fonds récoltés par cette chanson pourront leur permettre d’aller au bout. Nous sommes en contact avec un très bon avocat, spécialisé dans ces questions environnementales, et l’issue devra - souhaitons-le - faire jurisprudence pour tous ceux qui dans le monde entier ont à pâtir de l’aquaculture industrielle. Le fait que nous soyons un petit territoire, ou tout le monde se connait, devrait faciliter les choses.
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Nous rencontrons les mêmes problématiques en France, avec le projet d’élevage industriel de saumons au Verdon-sur-Mer, en Gironde. Ce problème est mondial : Chili, Danemark, Ecosse... Est-ce pour cela que vous avez demandé à l’Espagnole Rosalia de vous rejoindre ?
Björk : Quand j’ai contacté Rosalía, après lui avoir transmis un dossier de presse sur le sujet, elle m’a répondu que c’était le même désastre en Argentine et au Chili. Là encore, il n’y a pas de cadre légal, les océans sont livrés au pillage. Il est temps de les traiter comme nous avons légifère pour les terres, avec les parcs nationaux. L’enjeu est de maintenir la biodiversité. Les traitements à base d’antibiotiques et de produits chimiques que subissent les saumons empoisonnent la faune et sont un désastre pour la flore environnante. Tout ceci est documenté à travers des photos qui montrent comment les fjords islandais ont été dramatiquement ravages en seulement cinq ans.
Il est vraiment temps d’agir si nous voulons encore avoir une chance d’inverser ce processus.